Économie des transports – Les bases

Définition succinte: l’économie des transports est une branche de l’économie qui aurait été fondée en 1959 par l’économiste américain John R. Meyer. Ce dernier étudia l’allocation des ressources au sein du secteur des transports. Par la suite, dès les années 60-70, le secteur des transports a été investi par des économistes venant d’autres domaines, au premier rang desquels l’économie industrielle, l’économie de l’environnement et l’économie géographique. Parmi d’autres grands noms d’économistes des transports figurent le français Maurice Allais et des américans comme William Vickrey, Gary Stanley Becker ou encore Paul Krugman. Pourquoi choisit-on l’auto plutôt que le train ? Dans quelle(s) circonstance(s) ? Est-ce un choix rationnel ? Quelle(s) contrainte(s) ? La discipline des transports interfèrent largement avec d’autres disciplines, comme par exemple l’analyse des comportements humains. Elle interfère aussi avec des notions d’allocation optimale des ressources ou encore du prix du temps, en monétisant par exemple le temps passé dans un train ou le coût réel d’un embouteillage.

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Quelle est la définition fondamentale de l’économie ?

L’économie est la science sociale qui étudie comment les individus, les entreprises et les sociétés décident d’utiliser des ressources limitées pour satisfaire leurs désirs infinis. Le concept de rareté est au cœur de l’économie : les ressources sont limitées, mais les désirs des individus sont illimités, ce qui oblige à faire des choix en matière de production et de consommation.

Ce domaine est divisé en deux branches principales :

  • Macroéconomie: elle s’intéresse à l’économie dans son ensemble, en abordant des questions telles que l’inflation, le chômage et la croissance économique, et en évaluant les politiques visant à favoriser la stabilité et la croissance. L’économie explore également divers systèmes économiques, tels que le capitalisme et le socialisme, qui diffèrent dans leur manière d’allouer les ressources et de répondre aux questions relatives à la production et à la distribution. En fin de compte, l’économie nous fournit les outils nécessaires pour faire des choix éclairés dans un monde où les ressources sont limitées, ce qui influence les décisions personnelles, professionnelles et gouvernementales.
  • Microéconomie: elle se concentre sur les décisions des individus et des entreprises, analysant des sujets tels que l’offre, la demande et les structures de marché, tout en examinant comment les interventions des pouvoirs publics peuvent remédier aux défaillances du marché. La microéconomie est celle qui nous intéressera le plus ici dans le cadre du transport.

Économie des transports

Par son impact sur le développement territorial et l’environnement ainsi que par l’importance des investissements publics qui y sont engagés, le secteur des transports est un enjeu majeur des politiques publiques de chaque pays. Cependant, saisir l’ensemble des activités qui composent les différents modes de transport requiert une discipline qui fournit les concepts les plus efficaces. L’économie des transports est à ce titre incontournable car elle permet d’appréhender toutes les composantes de la mobilité : celles de biens ou service économique, d’offre, de demande et d’échange.

Mais l’économie des transports va plus loin et révèle l’immense diversité du champ de recherche ainsi que les nombreuses disciplines qui s’y rattachent. L’économie des transports n’est ni une discipline à part ni un simple domaine d’illustration parmi d’autres de l’économie en général. Elle est marquée par l’importance de l’espace, variable duale des transports, du temps, par son caractère appliqué tourné vers l’aide à la décision. Les transports, et les décisions qui les concernent, interfèrent donc avec d’autres politiques telles l’aménagement urbain, l’organisation spatiale, l’environnement ou et bien évidemment la politique énergétique. Les problèmes qui se posent dans le secteur des transports sont aussi très influencés par les évolutions technologiques et sociétales des différentes générations qui composent nos sociétés démocratiques.

L’économie des transports permet d’entreprendre des travaux prospectifs sur l’évolution des besoins en mobilité et de construire les projections de la demande de transport sur le long terme dans le but d’illustrer l’évolution tendancielle de la demande de transport à divers horizons. Ces travaux sont indispensables pour engager l’argent public là où il est le plus pertinent, en fonction des évolutions sociétales ou, a contrario, d’envisager des scénarios de frugalité là où cela s’avère nécessaire.

L’économie des transports, c’est aussi une vaste collection de données et de statistiques qui empruntent aux différentes disciplines étudiées, incluant la sociologie et même la psychologie des voyageurs. C’est aussi l’étude très importante des flux logistiques et du pourquoi on emprunte plus un transport qu’un autre.

Quelques bases en micro-économie

1. Rareté, choix et coûts d’opportunité
  • La pensée microéconomique se concentre sur la manière dont les décideurs allouent des ressources limitées à des fins alternatives. Les consommateurs demandent des biens, les producteurs les fournissent, mais les ressources sont limitées, ce qui nécessite des arbitrages. Chaque choix a un coût d’opportunité : par exemple, l’achat d’une voiture peut avoir un coût important pour les ménages et pourrait inciter les gens à ne pas prendre de vacances ou à reporter d’autres dépenses. C’est le principe du compromis. De même, les entreprises sont confrontées à des décisions de production, limitées par les rendements décroissants de l’utilisation de ressources supplémentaires.
2. Efficacité et équité
  • Efficacité: L’efficience économique est une mesure de la performance d’un marché ou des entreprises qui le composent. Il existe différents aspects de l’efficience. L’efficience de la production (également appelée efficience technique) se produit lorsqu’une entreprise produit un résultat donné au coût unitaire de production le plus bas compte tenu de la technologie employée.
  • Équité: L’équité économique garantit une distribution juste et équitable des richesses, des revenus et des ressources économiques dans la société, en se concentrant sur la réduction des disparités. Elle promeut des politiques qui allouent les ressources en fonction des besoins, des contributions et des efforts des individus, plutôt qu’en fonction d’une stricte égalité. Enracinée dans la justice sociale et économique, l’équité économique s’efforce d’offrir des chances égales en matière d’éducation, de travail, de logement et de soins de santé. Ce concept vise également à répartir équitablement les bénéfices et les charges des activités économiques, garantissant ainsi un environnement économique équilibré pour tous.
3. Fonction de demande : avantage marginal
  • En économie, le terme de « biens » englobe tout ce qui satisfait les besoins humains, y compris les services comme le transport. Les consommateurs choisissent d’utiliser ou non ces services, et parfois les producteurs et les consommateurs se confondent, comme un conducteur utilisant sa propre voiture pour un trajet. Les gens achètent des biens pour l’utilité qu’ils apportent, reflétée dans leur volonté de payer. Cette valeur perçue, ou bénéfice, s’exprime idéalement en unités monétaires pour faciliter les comparaisons. Les fonctions de demande individuelle indiquent combien d’un bien une personne achètera à chaque prix, représentant les bénéfices marginaux, et la demande collective se calcule en additionnant les demandes individuelles.
4. Fonction d’offre : coût marginal
  • La production de biens et de services utilise des ressources telles que les matières premières, le temps, l’espace et l’énergie, qui ne sont alors pas disponibles pour d’autres usages. Les coûts de production représentent la valeur de la meilleure alternative d’utilisation de ces ressources, généralement exprimée en unités monétaires pour simplifier, comme pour les avantages des consommateurs. La théorie économique distingue entre l’analyse à court terme et l’analyse à long terme. À court terme, les biens de capital restent constants, limitant ainsi la capacité de production ; la production ne varie qu’en ajustant les facteurs variables. À long terme, tous les facteurs de production, y compris le capital, sont considérés comme variables.
5. Structure du marché

La structure du marché est déterminée par divers aspects, tels que le nombre d’acheteurs et de vendeurs sur le marché, la répartition des parts de marché entre eux et la facilité avec laquelle les entreprises peuvent entrer sur le marché et en sortir.

  • Compétition pure : il s’agit d’une structure de marché dans laquelle de nombreuses petites entreprises sont en concurrence les unes avec les autres. La demande et l’offre déterminent la quantité de marchandises produites et les prix du marché. Les entreprises ne peuvent pas influencer les prix et les produits fabriqués par toutes les entreprises sont identiques ;
  • Monopole : dans une telle structure de marché monopolistique, une seule entreprise contrôle l’offre sur l’ensemble du marché. Comme il n’existe pas de produits de substitution, l’entreprise réduit la quantité fournie, augmente le prix et réalise des bénéfices considérables ;
  • Oligopole : dans un oligopole, quelques entreprises contrôlent l’ensemble du marché. Les entreprises peuvent soit se faire concurrence, soit collaborer pour augmenter les prix et réaliser davantage de bénéfices ;
  • Monopsone : un monopsone existe lorsqu’un seul acheteur contrôle la demande de marchandises, alors qu’il y a de nombreux vendeurs sur le marché ;
  • Oligopsonie : un oligopsone existe lorsqu’il n’y a qu’un petit nombre d’acheteurs mais de nombreux vendeurs. Sur un tel marché, les acheteurs exercent plus de pouvoir que les vendeurs, contrairement à l’oligopole, où les vendeurs contrôlent le marché.
6. Intervention sur le marché
  • Dans les systèmes capitalistes, les marchés libres sont appréciés, mais certains biens et services – comme la loi, l’ordre et la défense – sont mieux assurés par l’intervention. Les gouvernements peuvent fixer les prix pour garantir l’accès aux ressources essentielles. Par exemple, un prix maximum inférieur à l’équilibre protège les consommateurs mais peut créer des pénuries et des marchés illégaux, comme on l’a vu au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale. À l’inverse, un prix minimum, comme la politique agricole de l’UE, soutient les producteurs mais conduit souvent à des excédents. De telles interventions entraînent des compromis que la société doit gérer.

Spécification des marchés de transport

1. Demande et offre de transport
  • Demande de Transport : Le besoin ou le désir de services de transport, souvent mesuré en volume (par exemple, passagers-kilomètres ou tonnes-kilomètres).
  • Offre de Transport : La disponibilité des infrastructures et services de transport pour répondre à la demande, influencée par la capacité, les investissements et les avancées technologiques.
2. Élasticité de la demande
  • Élasticité Prix : Mesure la sensibilité de la demande de transport aux variations de prix (par exemple, tarifs, coûts du carburant).
  • Élasticité Revenu : Mesure la variation de la demande en fonction des niveaux de revenu, importante pour déterminer l’impact de la croissance économique sur l’utilisation des transports.
3. Coûts en économie des transports
  • Coûts Fixes : Coûts qui ne changent pas avec le niveau de production, comme l’investissement et l’entretien des infrastructures.
  • Coûts Variables : Coûts qui varient directement avec le volume d’activité de transport, comme le carburant et la main-d’œuvre.
  • Coût Marginal : Le coût de transport d’une unité supplémentaire (par exemple, un passager ou une tonne), crucial pour les décisions de tarification et d’investissement.
  • Coût Total : La somme des coûts fixes et variables dans une opération de transport.
4. Économies d’échelle et de portée
  • Économies d’Échelle : Avantages de coût qui apparaissent à mesure que le volume des services de transport augmente, généralement dus à la répartition des coûts fixes sur une production plus importante.
  • Économies de Portée : Économies réalisées lorsqu’un même opérateur propose plusieurs services de transport (par exemple, une entreprise logistique qui fournit des services de fret ferroviaire et routier).
5. Externalités
  • Externalités Positives : Avantages générés par le transport qui ne sont pas reflétés dans le prix du marché, comme la croissance économique et l’accessibilité.
  • Externalités Négatives : Effets négatifs non intentionnels, y compris la pollution, la congestion et les accidents, souvent non pris en compte dans la tarification des transports.
6. Analyse coût-bénéfice
  • Un cadre permettant d’évaluer la viabilité économique des projets de transport en comparant les coûts (par exemple, construction, impact environnemental) et les bénéfices (par exemple, gain de temps, augmentation de la productivité).
7. Modèles de tarification et de tarifs
  • Tarification au Coût Marginal : Tarification basée sur le coût de transport d’une unité supplémentaire, visant à atteindre une efficacité économique.
  • Tarification de la Congestion : Application de frais en fonction des niveaux de trafic pour réduire la congestion et optimiser l’utilisation des routes.
  • Structures Tarifaires : Différentes méthodes de fixation des prix des billets, telles que les tarifs basés sur la distance, les taux fixes ou la tarification en fonction des heures de pointe.
8. Effets de réseau et connectivité
  • Effets de Réseau : Valeur ajoutée par chaque utilisateur dans un réseau de transport à mesure que le nombre d’utilisateurs augmente (par exemple, davantage de liaisons aériennes).
  • Connectivité : Le degré d’interconnexion entre les lieux, affectant l’efficacité et l’accessibilité du système de transport.
9. Investissement et financement des infrastructures
  • Partenariats Public-Privé (PPP) : Collaboration entre le gouvernement et des entreprises privées pour financer, construire et exploiter des projets de transport.
  • Financement des Infrastructures : Différentes méthodes pour financer des projets de transport d’envergure, y compris les financements publics, les péages ou les obligations.
10. Durabilité et impact environnemental
  • Transport Durable : Un système de transport qui répond aux besoins actuels de mobilité sans compromettre ceux des générations futures, en tenant compte des émissions, de l’utilisation de l’énergie et de l’impact social.
  • Décarbonisation : Efforts pour réduire les émissions de carbone, souvent par le biais de véhicules électriques, de l’efficacité énergétique ou d’un changement modal vers le transport public.
11. Partage modal et choix modal
  • Partage Modal : La répartition de la demande de transport entre différents modes (par exemple, voitures, bus, trains).
  • Choix Modal : Facteurs influençant le choix du mode de transport, tels que le coût, la commodité et l’impact environnemental.
12. Logistique et économie du fret
  • Chaîne d’Approvisionnement : Le flux de marchandises de la production à la consommation, où le transport joue un rôle clé en termes d’efficacité et de coût.
  • Transport Intermodal : Utilisation de plusieurs modes dans un même trajet (par exemple, en combinant camion, train et bateau pour le fret), visant à optimiser les coûts et le temps.
13. Accessibilité et mobilité
  • Accessibilité : La facilité avec laquelle les personnes peuvent atteindre des lieux souhaités, souvent influencée par les options de transport et la couverture du réseau.
  • Mobilité : La capacité de déplacement au sein d’un réseau de transport, essentielle pour l’aménagement urbain et les systèmes de transport public.
14. Politique et réglementation des transports
  • Politique de Transport : Stratégies et réglementations gouvernementales pour la planification, le financement et la gestion des systèmes de transport.
  • Réglementation : Règles concernant la sécurité, la tarification, les émissions et la concurrence dans les industries du transport.
  • Concurrence : La concurrence sur le marché ferroviaire peut prendre deux formes : la concurrence à accès ouvert (OA) (concurrence sur le marché) et les contrats d’obligation de service public (OSP) par le biais d’appels d’offres concurrentiels (concurrence pour le marché). Le transport ferroviaire de marchandises est presque exclusivement organisé par le biais de la concurrence à accès ouvert, tandis que la concurrence sur le marché du transport ferroviaire de passagers est organisée selon les deux types de concurrence. Cette page explique les différents types de concurrence et leurs résultats.

Ces termes offrent une base essentielle pour l’analyse économique des transports et permettent de comprendre les coûts, les bénéfices et les impacts des transports sur la société et l’environnement. 🟧

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